Restauration des décors
du château de Vert-Mont
Une restauration des décors afin de rendre le château aussi proche que possible de son état original.
Le domaine de Vert-Mont est inscrit en totalité au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 novembre 1994.
Tout au long des travaux, les choix qui ont été fait ont eu pour but rendre le château aussi proche que possible de son état original en respectent au mieux le caractère de l’existant. Les photos noir & blanc réalisées lorsque le château était encore habité ont apporté une aide précieuse à la restauration du site, en permettant à chacun de visualiser l’ambiance – ainsi que certains détails d’importance – de l’époque.
Les travaux de rénovation ont été conduits en concertation avec les Monuments Historiques par le truchement de l’architecte des bâtiments de France. Il est vite apparu que les décors, très différents d’une pièce à l’autre, devaient faire l’objet d’une restauration particulièrement soignée, par des entreprises hautement qualifiées.
Le chantier a démarré en septembre 2007. Après de longues années d’inoccupation, le château, et plus particulièrement ses décors intérieurs, avaient subi de plein fouet les outrages du temps. L’humidité, le vandalisme, et la présence de micro-organismes, dont la redoutable mérule – ou champignon des maisons – avaient altéré et dégradé en profondeur l’ensemble des surfaces décorées, peintes et sculptées.
La salle des fêtes
La salle des fêtes est la plus grande salle du château de Vert-Mont.
Cinq grandes fenêtres rythment son architecture, et un miroir situé en face de la fenêtre du centre de la façade Sud reflète cet enchaînement sur le mur opposé.
Au sol, un parquet en chêne, puis, aux murs, des lambris couleur crème forment la partie inférieure du décor. Des colonnes décorées de motifs végétaux et ailés, en alternance avec des cariatides, viennent s’intercaler entre les baies.
Le plafond est décoré d’une treille sur laquelle grimpent et s’enroulent des plantes fleuries, peintes dans des tons pastels, à la manière de céramiques. Cette treille entoure des médaillons exécutés à la manière de camées qui représentent les Muses de l’Antiquité grecque ou, dans les coins, les symboles des arts qu’elles représentaient : les tonalités de ces médaillons s’harmonisent avec celles de la treille et du décor végétal.
Au-dessus des portes, deux peintures représentant des paysages fleuris, signés du peintre Alexandre Thiollet, sont entourées de volutes en staff.
Le parquet a été entièrement déposé pour être restauré en atelier, ainsi que les deux portes de la pièce. Les boiseries en lambris ont été en partie démontées et restaurées en atelier, l’autre partie moins abîmée a été restaurée in situ. Le miroir a été démonté pour être restauré, et les glaces cassées ont été remplacées.
Les travaux sur le décor peint et sculpté ont été effectués en plusieurs étapes.
Après un examen attentif des surfaces pour identifier des zones éventuellement trop fragiles, la première intervention a consisté en un dépoussiérage par aspiration.
Dans un deuxième temps, un décrassage fut pratiqué sur l’ensemble des surfaces peintes et sculptées.
Une fois le décor décrassé et consolidé, il restait à réintégrer ou à reconstituer les éléments en staff manquants et les lacunes de couleur. Les éléments manquants ont été systématiquement reconstitués, et, dans le cas des corniches moulurées et des éléments répétitifs, des moulages des décors existants ont été réalisés pour compléter les parties manquantes avec de nouveaux éléments de staff. Toutes les fentes et les fissures des décors ont été remastiquées. Enfin, la réintégration picturale a été réalisée avec des couleurs aquarelle et acrylique.
La salle de billard
La salle de billard est habillée d’un parquet en chêne et de boiseries qui entourent toutes les parois peintes et dorées dans de grands panneaux.
Ces peintures décoratives, réalisées sur toiles ou sur enduit, représentent des grotesques et des enfants qui jouent. Le plafond est constitué de caissons peints en bicolore, ornés de rosaces en leur milieu.
Dans un premier temps, les peintures ont été décrassées et refixées à l’aide d’une colle animale appliquée à travers du papier japon.
Trois des grotesques situés entre les fenêtres du côté jardin n’étaient pas récupérables, du fait de leur état extrêmement lacunaire : ils ont néanmoins été refixés et nettoyés, avant d’être recouverts d’une toile peinte en restitution de l’original.
Les boiseries, ainsi que le parquet, ont été démontées, restaurées en atelier et remontées in situ.
Les parties de stucs manquantes ont été reproduites à l’identique grâce à des moulages effectués sur les parties existantes.
Le salon
Le salon est une pièce monochrome ornementée de décors en staff, formés de différentes corniches moulurées et de quatre médaillons (tondis) en stuc au-dessus des portes et de la cheminée, représentant des faunesses en compagnie de petits faunes, à l’exception du panneau surmontant la porte menant au vestibule, où sont représentés une femme et un amour. Sur les parois, des boiseries peintes en gris encadrent de grands panneaux de tissu.
Le parquet en chêne ainsi que les boiseries ont été déposés, afin d’être restaurés en atelier, puis reposés.
Les stucs ont été consolidés et les parties manquantes refaites à l’identique, selon les mêmes principes que pour la restauration des stucs de la salle de billard. Une cheminée, visible sur les photos, avait disparu. En prenant soin de la choisir la plus proche possible de l’originale, une nouvelle cheminée en marbre noir a été mise en place.
Un dallage en marbre bicolore blanc et rouge (griotte des Pyrénées) forme le pavement du sol du vestibule,
Cette pièce monochrome de couleur ivoire, est ornementée de décors en staff (plusieurs corniches moulurées, ainsi que des demi-lunes surplombant les portes, qui représentent des motifs végétaux). Dans cette pièce, le staff avait été appliqué directement sur les boiseries qui lambrissent les parois. C’était la pièce la plus abîmée. Les boiseries ont été démontées, restaurées en atelier, lorsque cela était possible, puis remontées. Cependant, nombre d’entre elles, trop rongées par la mérule, ont été remplacées.
De nombreux éléments en staff étaient également trop dégradés pour être conservés : ils ont donc été refaits à l’identique à partir de moulages des éléments existants.
La salle à manger
Le sol de la salle à manger est pavé de dalles blanches et rouges, identiques au pavement du vestibule.
Les parois en enduits sont encadrées par des boiseries et une plinthe haute. Un plafond à caissons vient compléter ce décor : il est constitué de poutres en staff peintes en faux bois, qui entourent des figures géométriques au milieu desquelles se trouvent des grotesques ou des blasons. Ces poutres sont ornées d’éléments décoratifs en staff, peints et dorés. Des rosaces en staff ornent le croisement des poutres, celles du centre soutenaient autrefois des porte lampes en fleurs.
Dans l’angle de la pièce, où se trouve la porte d’accès au sous-sol, des coques en staff creuses qui reproduisent les poutres originales ont été créées et ancrées dans le plafond en remplacement de celles endommagées.
Comme pour les autres pièces, toutes les peintures ont été décrassées, les lacunes mastiquées et réintégrées de façon à obtenir un rendu le plus proche possible de l’original. La peinture en faux bois des poutres, trop lacunaire et trop endommagée, a été entièrement reprise.
Les éléments décoratifs en staff, qui avaient disparu pour la plupart, ont été refaits à l’identique et les éléments existants refixés à l’aide d’un mélange de plâtre et de colle animale. Enfin, le pavement a subi le même traitement que celui du vestibule.
Pour aller plus loin
Découvrez la Brochure « Les décors du château de Vert-Mont » – Editée par la Fondation Tuck.